Avec le soutien à la photographie documentaire contemporaine, CNAP 2023

Hatikvah c’est le nom de l’hymne israélien qui veut dire l’espoir, c’est aussi celui d’un quartier situé en périphérie de Tel Aviv, à sa limite, derrière la voie rapide. Je l’ai découvert un peu par hasard, à quelques minutes en vélo de chez mon copain. J’y suis retournée quotidiennement sans savoir quoi y trouver, attirée par le grand parking  vide qui ouvre ce quartier et sur lequel le soleil se couche. Je comprends que c’est un quartier pauvre et où s’est installée décennies après décennies une diversité de nouveaux arrivants. Il y a des familles yéménites, irakiennes et iraniennes mais aussi d’Ouzbékistan. Des travailleurs venus des Philippines et de différents pays d’Afrique. Il y a aussi des Falashas et plusieurs familles palestiniennes.

Je tourne autour de ce qui est considéré comme une périphérie, une marge, et qui a son propre sens de gravité pour moi. Je refais les mêmes trajets comme si je revivais la même journée. J’aimerais photographier ces rencontres autant que mes allers-retours, ma place hésitante dans un quartier où se dessine une somme d’histoires individuelles, complexes, d’habitats constuits pour le provisoire et qui sont se installés dans le temps.



Hatikvah is the name of the Israeli anthem : it means hope. It’s also the name of a neighborhood on the outskirts of Tel Aviv, on the edge of the city, behind the expressway. I discovered it by accident, a few minutes by bike from my boyfriend’s house. I went back there every day without knowing what to find, attracted by the large empty parking lot that opens up the area and over which the sun sets. I understand that this is a poor neighborhood, where a diversity of new arrivals has settled in decade after decade. There are families from Yemen, Iraq and Iran, but also from Uzbekistan. Workers from the Philippines and various African countries. There are also Falashas and several Palestinian families. I first see a man who always parks in the same place in his cowboy hat and leaves the car radio on in the afternoon, children having water fights on Saturdays and a whole family who live in the same building and take out their swimming pool at weekends. I revolve around what is considered a periphery, a margin, and which has its own sense of gravity for me. I repeat the same routes as if I were experiencing the same day all overagain. I’d like to photograph these encounters as much as my hesitant position in a neighborhood where a sum of complex individual histories and seemingly temporary habitats have long since settled in.
































Mark